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Les grands classiques de l’érotologie moderne

Après Les Aveux de la chair
Généalogie du sujet chez Michel Foucault
Sandra Boehringer & Laurie Laufer (Dir.)
Attraper erôs dans le filet du logos, l’Occident n’a pas attendu la psychanalyse pour s’y employer. Entre les aphrodisia grecs et le dispositif de sexualité moderne, il ne restait plus à Foucault qu’à déposer une dernière pièce au puzzle de son Histoire de la sexualité : que s’est-il passé au temps de la concupiscence chrétienne et du péché de chair ?
Comment le sexe en est-il venu à polariser le rapport de soi à soi ?
« Il m’a semblé, écrit Foucault, que la question qui devait servir de fil directeur était celle-ci : comment, pourquoi et sous quelle forme l’activité sexuelle a-t-elle été constituée comme domaine moral ? »
À qui sont destinés les aveux ? De quoi libèrent-ils ? Quel sujet moderne l’expérience de la « chair » dans le christianisme a-t-elle contribué à construire ? Les Aveux de la chair jettent le trouble dans une « histoire de la sexualité » qui s’avère faussement linéaire et sollicite tout autant philosophes, historiens, spécialistes de la littérature et psychanalystes.
Ce volume fait écho à Bien avant la sexualitéL’expérience érotique en Grèce ancienne, publié en 2019 chez Epel.
Ouvrage dirigé par Sandra Boehringer et Laurie Laufer.
Contributions de Jean Allouch, Thamy Ayouch, Fabrice Bourlez, Raquel Capurro, Guy Casadamont, Philippe Chevallier, Frédéric Gros, Guy Le Gaufey, Daniele Lorenzini, George‑Henri Melenotte, Gonzalo Percovich, Philippe Sabot, Annie Tardits, Sara Vassallo, Mayette Viltard.
EPEL, MARS 2020, 284 PAGES, 23€.
DISTRIBUTION SODIS, ISBN 978-2-35427–500–6.
Bien avant la sexualité
L'expérience érotique en Grèce ancienne
David Halperin, John Winkler & Froma Zeitlin (Dir.)

Au moment où Michel Foucault distinguait les aphrodisia grecs de la chair chrétienne et de la « bonne sexualité » contemporaine, plusieurs spécialistes de l’Antiquité, aux États-Unis et en France, se réunissaient pour mettre au jour le vaste domaine d’erôs.
En anthropologues du passé, les hellénistes de cet ouvrage explorent des domaines variés de la vie des femmes et des hommes grecs et tentent d’appréhender ce que pouvait être l’expérience érotique dans une société d’« avant la sexualité ». Rêver de sexe et prévoir l’avenir, soigner les corps, célébrer les divinités, observer les visages, parler à l’assemblée, rire ensemble au banquet ou découvrir les effets brûlants du désir ; on est invité ici à la découverte d’une terre étrangère,  avec les mots et les concepts d’une Grèce bien différente de celle que l’on croit connaître. Avec les contributions de : Peter Brown, Anne Carson, Françoise Frontisi-Ducroux, Maud Gleason, David Halperin, Ann Ellis Hanson, François Lissarrague, Nicole Loraux, Maurice Olender, S.R.F. Price, James Redfield, Giulia Sissa, Jean-Pierre Vernant, John Winkler, Froma Zeitlin.

Ouvrage traduit de l’anglais sous la direction de Sandra Boehringer, avec Adeline Adam, Marie Augier, Sophie Bigot, Antoine Chabod, Isabelle Châtelet, Claire Jaqmin, Michèle Haller, Christine Hue-Arcé, Dominic Moreau, Nadine Picard, Pierre Zahnd. Publié avec le soutien de l’Institut Émilie du Châtelet.

Préface et traduction (dir.) de Sandra Boehringer, postface de Jean Allouch.

EPEL, MARS 2019, 768 PAGES. 28  €, DISTRIBUTION SODIS, ISBN 978-2-35427-194-7.

Mascarades masculines Genre, corps et voix dans l’Antiquité gréco-romaine
Maud Gleason, Nadine Picard (Traduction), Sandra Boehringer (Traduction), Florence Dupont (Postface)
EPEL 2013 / ISBN n°978-2-35427-027-8 / 328 p. / 40,00€.

Comment influencer et séduire un public ? Comment emporter l’adhésion des foules, conclure un discours sous un tonnerre d’applaudissements ? En Grèce et à Rome, on s’exerce aux techniques de la rhétorique et aux subtilités de la langue, mais ce n’est qu’un aspect des exigences de l’art oratoire : pour convaincre, émouvoir, charmer, il faut un corps et, surtout, il faut une voix.
Une voix profonde et masculine ? Pas forcément. Maud Gleason nous guide dans les assemblées, les tribunaux, les places publiques où officient les orateurs sophistes du monde gréco-romain. On y croise les stars de l’époque : Favorinus, à la voix chantante et à l’élégance féminine, fait vibrer aussi bien les hommes que les femmes ; Polémon, homme politique et déclamateur à la virilité affichée, « lit les visages » grâce à ses talents de physiognomoniste et débusque les efféminés qui s’ignorent comme ceux qui s’avancent masqués.
Mascarades masculines dresse une cartographie des systèmes de genre à la fin de la République et sous l’Empire : point d’identité de sexe naturelle, mais des corps et des voix construits, travaillés, formés, qui révèlent des logiques érotiques et sexuées fort différentes des nôtres.
Maud Gleason est professeur à l’Université de Stanford, où elle dirige le département des études classiques. Ses recherches portent sur les Grecs et leur culture dans l’Empire romain. Elle est l’auteur d’études portant sur la question du corps chez Galien et Jérôme, et a publié des nombreux travaux sur les questions de genre, de religion, d’identité et de mise en scène de soi.
Maud W. Gleason, Making Men: Sophists and Self-Presentation in Ancient Rome. Princeton: Princeton University Press. Traduit de l’anglais (États-Unis) par Sandra Boehringer et Nadine Picard.

L’impossible homosexuel Huit essais de théorie queer
Lee Edelman, Guy Le Gaufey (Traduction), David Halperin (Préface)
EPEL 2013 / ISBN n°978-2-35427-028-5 / 356 p. / 30,00 €.

Candidat à l’intégration sociale, l’homosexuel est devenu une figure du possible, un personnage respectueux et respectable, un citoyen normal. Lee Edelman fait bien plutôt valoir que, paria politique et social, emblème du gaspillage, de la non-productivité et du non-sens, l’homosexuel est nécessairement et fatalement impossible.
En présentifiant ainsi et pour tous l’impossibilité comme telle, il subvertit le privilège jusque-là réservé à l’hétérosexualité de s’ignorer elle-même.
L’œuvre d’Edelman a suscité la colère d’une droite homophobe tout autant que celle d’une gauche bien-pensante.
Lee Edelman est l’un des fondateurs de la théorie queer. Avec Gayle Rubin, Monique Wittig, D. A. Miller, Eve Kosofsky Sedgwick, Judith Butler, Teresa de Lauretis, Leo Bersani et Michæl Warner, il fait partie du petit groupe de critiques qui ont donné à la pratique des études gaies et lesbiennes son dynamisme théorique.
Sommaire

Préface, par David Halperin

Homographèse : identité corporelle et différence sexuelle
Voir des choses : la représentation, la scène de surveillance et le spectacle du sexe gai
Le bien pisser : Freud, Hitchkock et le pénis en miction
L’épistémologie des W.C.
La partie pour le t(r)ou : Baldwin, l’homophobie et la fantasmatique de la « race »
Le miroir et l’auto-mitrailleuse : sida, subjectivité et rhétorique de l’activisme
Le futur est un truc de gosse
Contre la survie : Hamlet et la blessure du nom