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Conférences – débat – Nantes – 2017-2018

Conférence-débat


Dernière date

7 Octobre 2017 - Nantes

À propos du livre de Jeremy  Bentham

Non pas Paul mais Jésus

Jean-Pierre Cléro et Guy Le Gaufey

De 14 à 17h. 30

Médiathèque Jacques Demy, 24 Quai de la Fosse, Nantes

Illustration : Conversion de Saint Paul. Le Caravage

 

Y a-t-il continuité de Jésus à Paul ? Ou faut-il parler de rupture et d’invention du christianisme par Paul ? Le pas le plus décisif est franchi par Bentham dans une réflexion qui sert de fil rouge à Non pas Paul mais Jésus. Paul n’est pas un témoin oculaire qui rapporterait substantiellement les propos du Christ, comme s’ils avaient une valeur en soi. Paul ne récite pas le Christ, ne se met pas dans son sillage, il n’imite pas le Christ : il parle au nom du Christ. Cette parole ouvre la porte à toutes les trahisons possibles, mais aussi à toutes les inventions. S’agit-il ici d’un dangereux coup de force universaliste, non sans terrible reste ? S’il ne s’agit plus de tuer le père, mais que la lutte est fratricide, aurions-nous à en chercher l’objet ? Quel rôle y tiendrait l’ascétisme paulinien et son rapport intime à la jouissance ?

Dénonçant chez Saint-Paul un ascétisme qui n’est pas celui du Christ, Bentham, à sa façon, accommode le christianisme avec l’utilitarisme dont il est le pionnier systématique.

Jean-Pierre Cléro nous amène ainsi à voir ce qui singularise la critique benthamienne en montrant que la fameuse théorie des fictions – dont Bentham est l’auteur – reçoit, du côté de la religion, moins une application qu’une occasion de se modifier. La théorie des fictions permet d’attaquer la religion comme une sorte d’idéologie fantasmatique dont Nietzsche et Freud sauront trouver l’origine doctrinaire chez Paul, mais permet à Bentham de se réconcilier avec le phénomène religieux, fût-il aussi mal fondé que par l’allure dogmatique que lui donne Paul.

Comment trahir ? 

Guy Le Gaufey s’empare de la question de la manière suivante :

Dans sa préface à Non pas Paul, mais Jésus, Jean-Pierre Cléro en vient à distinguer dans la destinée de l’élève ou du disciple ceux qui trahissent, dans la figure du maître, soit un frère, soit un père, étant entendu que, d’une façon ou d’une autre, tous le font, tous dévient et modifient le corpus dont ils se réclament.

Je m’amuserai à questionner l’étanchéité de cette partition, si parlante au premier abord, en demandant si la « traitrise » à cet endroit ne consiste justement pas à ramener le père au frère, celui avec qui on ne peut pas ne pas partager un objet qui n’a peut-être de commun que l’air de l’être. Cherchez l’objet.

Bibliographie :

De Jeremy Bentham,

-Non pas Paul mais Jésus, Paris, l’unebévue-éditeur, 2016. Traduction, notes et introduction de Jean-Pierre Cléro. [Not Paul, but Jesus, par Gamaliel Smith, Chevalier, J. Hunt, Londres, 1823]. – De l’Ontologie et autres textes sur les fictions, texte anglais établi par P. Schofield, du Bentham Project ; traduction et commentaires par J. P. Cléro et C. Laval, Paris, Seuil, 1997. – Chrestomathia, traduction et notes de Jean-Pierre Cléro, Éd. de L’Unebévue, Paris, novembre 2004. – La table des ressorts de l’action. Préface, traduction et notes de Jean-Pierre Cléro, Paris, L’Unebévue éditeur, juin 2008.

-Jean-Pierre Cléro, Lacan lecteur de Bentham. La vérité a structure de fiction. L’Unebévue 13, Paris, 1999.

Guy Le Gaufey,  – L’objet a, Approches de l’invention de Lacan, Paris, Epel, 2012

Anatomie de la troisième personne, Paris, Epel , 1999.

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  • 7 Octobre 2017

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