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Place publique du 25 mars 2017. Des espaces d’émancipation et d’expérience.

Place Publique


Dernière date

25 Mars 2017 - Paris

GALERIE VERTE 2017

DES ESPACES D’ÉMANCIPATION ET D’EXPÉRIENCE

DÉBAT AVEC CLÉMENT GRADVOHL

 à L’ENTREPÔT
9 rue Francis de Pressensé, Paris 14
Le matin, projection de films,
dans la salle de ciné
de 9h 30 à 12h
*
L’après-midi,  dans la Galerie,
au Premier étage,
de 14h à 16h30.

Toutes les dates


  • 25 Mars 2017

Argument


Chers amis,
La place publique aura lieu samedi 25 mars, à l’Entrepôt, 9 rue Francis de Pressensé, Paris 14.
Le matin, projection de films dans la salle de ciné de 9h 30 à 12h, par Clément Gradvohl et Mayette Viltard
L’après-midi, débat avec Clément Gradvohl, dans la Galerie, au Premier étage, de 14h à 16h30.
Mayette Viltard

Pour télécharger le flyer cliquez ici.

 

Le 26 octobre 2014, Rémi Fraisse, 21 ans, est tué par une grenade offensive lancée par un gendarme sur la Zone à Défendre (ZAD) de Sivens dans le Tarn. « Zone à Défendre », le terme est un détournement par les zadistes de l’acronyme administratif Zone d’Aménagement Différé.

Je ne connaissais que très vaguement le « mouvement » des ZAD, par les journaux et la radio. Épluchant la presse et les médias alternatifs, j’ai été frappé par la partialité des grands médias qui semblaient hostiles au mouvement (pour la plupart) et par le flou qui entourait ces zones. C’est ainsi que j’ai laissé l’histoire pour la sociologie et envisagé de faire une recherche sur les zad dans le cadre des Master 1 et 2 de sociologie.

En discutant avec un collègue à ce propos, il m’informe que l’une de ses amies est sur une zad en cours de constitution non loin de Grenoble, à Roybon, et qu’il peut me mettre en contact avec elle. Cette dernière me dit que mon enquête lui semble réalisable ou du moins qu’elle n’est pas impossible. Commencer un travail sur Roybon avait plusieurs avantages. D’une part, le fait que cette zad soit récente me donnait l’opportunité éventuelle d’en suivre l’évolution depuis son commencement ; d’autre part, sa surface relativement petite, soit 200ha, comparativement à celle de Notre-Dame-des-Landes, 1650ha, donnait la possibilité d’avoir une perspective d’ensemble.

Bien que mon intérêt pour les questions politiques et écologiques ait été important, ma connaissance de ces luttes et des milieux militants était quasi inexistante. Conscient de l’hostilité des militants envers l’État – et ce encore plus après que Rémi Fraisse ait été tué par un de ses représentants – c’est avec une certaine crainte de me voir refuser la possibilité de mon enquête que je commençais mon travail. Étant né et ayant toujours grandi en région parisienne, mon regard était un regard d’urbain. Il va sans dire que cette expérience forte et riche m’a – comme dans tout travail de sciences sociales – profondément transformé.

Aux antipodes de la sociologie critique, je me réfère plutôt à ce que l’anthropologue américain David Graeber nomme une anthropologie anarchiste, une sorte de sociologie des micro-utopies.

J’ai donc été amené à considérer que la positivité des zad tient à la façon dont l’occupation produit une localité singulière dans un monde de flux, et que la nature du rapport à la technique des acteurs et actrices a des dimensions émancipatrices.

Dans ces espaces, acteurs et actrices sont une critique en acte des institutions disciplinaires, en accordant une place centrale à l’attention à l’autre et à l’écoute de soi.

En fait, les zad sont des espaces hors dispositifs. Cette analyse spatiale permet de pointer et d’expliquer à la fois le dés-assujettissement (émancipateur) des zadistes ainsi que certains traits des processus de subjectivation (sensibilité écologique, anti-autoritarisme, anti-sexisme, sensibilité démocratique comprise comme l’attention à ce que chaque parole puisse se faire entendre).

Aborder ainsi la question de l’espace appelle à traiter la question de la temporalité. En tirant ce fil, ce sont trois autres dimensions qu’il faut alors considérer : l’importance de l’expérience, la conception de l’histoire et la place de l’imaginaire.

Ni groupe, ni communauté, quelle forme collective émerge de ces espaces d’émancipation et d’expérience que sont les zad ? Je propose de considérer qu’il s’agit d’un collectif de singularités.

 

QUELQUES RÉFÉRENCES

Contrées: https://constellations.boum.org, collectif Mauvaise troupe. également aux éditions de l’Éclat.

En libre accès sur Reporterre https://reporterre.net/Remi-Fraisse-il-y-avait-une-equipe-fantome. https://blogs.mediapart.fr/unpalimpseste/blog/050316/des-jours-heu- reux-le-27-fevrier-2016-une-manifestation-notre-dame-des-landes https://reporterre.net/Les-travaux-de-la-convivialite-ont-joyeusement- commence-a-la-Zad-de-Notre-Dame.

Christian Rouaud, Tous au Larzac, sorti en 2011, sur Youtube.

Gilbert Simondon sur youtube

Sur le mode d’existence des objets techniques

L’objet technique

et autres entretiens

Richard Sennet, Ce que sait la main, Albin Michel, 2010.

Karl Polanyi, La grande transformation. aux origines politiques et économiques de notre temps, Gallimard, [1944] 2011.

Jasanoff Sheila, Sang-Hyun Kim, Dreamscapes of MODERNITY, sociotechnical imaginaries and the fabrication of power, Chicago Press, Chicago, 2015.

Michel Foucault, Sécurité, territoire, population, cours au Collège de France 1977-78, Gallimard/Seuil/EHESS, 2009.

Simon Lemoine, Le sujet dans les dispositifs de pouvoir, éd. Des Presses Universitaires de Rennes, Rennes, 2013.

Gayle Rubin, Le marché aux femmes, économie politique du sexe et du système sexe/genre, [1975] in surveiller et jouir, anthropologie politique du sexe, EPEL, 2010.

Erving Goffman, Stigmates. Les usages sociaux du handicap, éd. De Minuit, Paris, 1975 [1967].

Comité Invisible, À nos amis, éd. La Fabrique, Paris, 2014.

Bruno Tackels, Petite introduction à Walter benjamin, éd. L’Harmattan, Paris, 2001.

 

 

 

 

 

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