Aucun autre livre à ce jour n’a tissé de liens aussi convaincants entre Lacan et Augustin autour d’une question commune : celle de l’altérité.
Aucun autre livre n’a, à ce jour, montré à quel point l’empreinte catholique de Jacques Lacan n’a cessé de marquer son enseignement là où il fut le plus novateur. Notamment Augustin.
Augustin n’a cessé de dénoncer, contre Pelage, une conception de la grâce qui fait la part trop belle à l’homme, et trop mince à Dieu. En explorant cette querelle oubliée, Sara Vassallo montre à quel point elle reste présente chez Lacan, qui prend appui sur Augustin pour mieux éclairer son Autre inexistant.
Comme Pascal avec la casuistique jésuite, Lacan pouvait lire, dans la dérive psychologisante de la psychanalyse, le même souci pélagien de composer avec l’altérité.
Sara Vassallo enseigne la philosophie et pratique la psychanalyse à Buenos Aires. Elle a elle-même traduit et adapté son livre El deseo y la gracia. San Agustín, Lacan, Pascal. Elle a également publié en français Sartre et Lacan. Le verbe être : entre concept et fantasme, L’Harmattan (2003).