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IMPUISSANCE(S). Quand « Rien ne marche » ou que « ça ne sert à rien ».

Seminario


Fecha tope

13 mayo 2023 - Strasbourg

Séminaire proposé par Sonia Weber
en lien avec Litter et Visa-Vie

Todas las fechas


  • 3 deciembre 2022

    14 enero 2023

    4 marzo 2023

  • 1 abril 2023

    13 mayo 2023

Argumento


Séminaire proposé par
Sonia Weber

en lien avec Litter et Visa-Vie

 

IMPUISSANCE(S).
Quand « Rien ne marche » ou que « ça ne sert à rien ».

 

« Nombreuses fois, nombre de fois,
L’homme s’endort, son corps l’éveille ;
Puis une fois, rien qu’une fois,
L’homme s’endort et perd son corps »
René Char

« On devrait pouvoir comprendre que les choses sont sans espoir
et cependant être décidé à les changer »
F. Scott Fitzgerald.

 

Au moment où la musique ambiante fait toujours plus appel au potentiel et nous conditionne pour toujours plus d’ajustements, d’agilité, de flexibilité ; nous enjoint à être joyeux au travail, à toujours évoluer, à être notre propre entrepreneur, à repousser les limites par notre volonté… et à accepter toute nouveauté comme un progrès voire un bienfait…

Pourquoi choisir comme thème l’impuissance ?

Peut-être parce que ces discours ambiants sont comme l’envers de ce qui se passe sur le terrain : crise du Commun, des institutions hospitalières, sociales et médico-sociales (mais aussi éducation, justice, police) rongées de l’intérieur par les nouvelles gouvernances, et le management entrepreneurial qui leur est imposé, et qui voient leurs personnels malmenés quitter le navire sans que d’autres ne viennent prendre la relève.

« Ça ne sert à rien, on ne nous écoute pas ». Manifestations, burnout, minutes de silence pour la mort de l’hôpital public, rien n’y fait. Lassitude, épuisement.

Même si les constats ne sont pas nouveaux, les espaces de résistance, la possibilité de trouver des chemins de traverse ou des interstices permettant la créativité se restreignent, générant l’impuissance des individus et des équipes professionnelles face à des systèmes qui les dépassent. Impuissance comme impossibilité à agir ou à encore trouver sens dans son travail, quand tout est bureaucratisé, protocolisé et quand la dilution des responsabilités prive de tout interlocuteur qui puisse répondre de quoique ce soit (H. Arendt).

Se rajoutent dans le même temps les tourmentes de l’urgence des crises climatique, écologique, économique qui donnent corps à cette notion d’impuissance.

La dépressivité de l’impuissance est là, avec une dimension quasi performative, qui attaque même la possibilité de penser. Dans Télévision, Lacan considérait la dépression comme une « lâcheté », l’endroit où le sujet abandonne, lâche son désir. (Télévision, Paris, Seuil 1974).
A cela se rajoute aussi la question de nos impuissances avec les personnes que nous côtoyons, accompagnons dans nos institutions et qui mettent à mal les projets pourtant élaborés dans leur intérêt, ou qui ne rentrent dans aucune des propositions qui leurs sont faites. Pour se protéger d’un sentiment d’échec ou d’impuissance il sera alors souvent dit : « Il /elle ne se saisit pas de la chance qui lui est donnée ».

Mais faut-il penser les « ratages » que nous imposent les « usagers » en ces termes ? Si l’on rate c’est qu’il y avait une cible, un but à atteindre. La nôtre, celle de l’institution ? Ou celle de la personne concernée ? Et dans ce cas, s’agit-il pour elle d’un ratage ? d’un acte manqué ? ou ni l’un ni l’autre mais plutôt d’une échappée parce que ce n’était pas son projet ?

 

Quels déplacements opérer alors pour que la question de nos impuissance(s) individuelles et collectives, face à un « usager » ou au sein des institutions, ne nous paralyse pas ?

Dans ce contexte, qui définit l’impuissance principalement comme une privation ou une incapacité, comme un échec, comment assumer suffisamment une part d’impuissance – impuissance constitutive de l’humain en tant qu’être dépendant, vulnérable – pour qu’au travers d’un « art de subir » (Paolo Virno), se dégage de nouvelles voies pour penser ce qui nous arrive et ce que nous pouvons en faire.
Pour déplier ces questions – à partir de notre pratique à Visa-Vie avec des jeunes confiés à l’Aide Sociale à l’Enfance et celle des participants – et nous aider à avancer, nous irons voir du côté de la psychanalyse comment cette question est traitée (au-delà de l’impuissance sexuelle).

Nous prendrons appui sur Paolo Virno : De l’Impuissance : la vie à l’époque de sa paralysie frénétique, éd de l’éclat, Paris 2022, pour penser L’art de Subir, mais aussi sur Hannah Arendt : « Idéologie et Terreur » dans Les Origines du Totalitarisme et d’autres encore…

 

Ce séminaire est ouvert à toute personne intéressée par cette thématique, professionnels en institution, élèves éducateurs/éducatrices, étudiant·e·s en psychologie…

Il se tiendra les samedis matin de 9h30 à 12h, et fera une large part aux échanges.

Dates : les 3 décembre 2022, 14 janvier, 4 mars, 1er avril et 13 mai 2023

Lieu : Visa-Vie, 5 rue de Champagne, 67100 Strasbourg, 11ème étage

Participation : Gratuit pour les étudiants et chômeurs, 50€ pour les professionnels.

Dans la mesure du possible merci de vous inscrire :

sw.visavie@sfr.fr ou 06 49 14 33 44