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Les Nouveaux Cahiers pour la folie n°12

Les Nouveaux Cahiers pour la folie n°12

– Je suis tombé dans la marge.
– Je ne te crois pas.
Bien trop étroit, tu ne tiendrais pas.
– Je t’assure. J’avançais, j’avançais tout droit.
Ligne principale bien balisée, avec ses points indicateurs
et autres ponctuations.
Tu penses que je faisais attention.
Mais tout à coup j’ai basculé, et voilà, j’étais dans la marge.
– Si tu veux mon avis, ça s’est passé à la marge, pas dans la marge
– Dans la marge, à la marge – faut pas chercher la petite bête.
Tu n’es pas dans la marge, toi ?
– Je suis à la marge.
– Qu’est-ce que c’est, à la marge ?
– Là où on gamberge.
– Tu vois bien, on passe côté barge.
– Berge, pas barge. Quoique…

LES NOUVEAUX CAHIERS POUR LA FOLIE No. 10

Pour fêter le n°10 des Nouveaux Cahiers pour la folie : nouvelle maquette, plus de pages, même prix.

– Bon anniversaire !
– Eh oui on est encore là…
On est où, au fait ?
– On invente ensemble de nouveaux lieux.
– On a les moyens ?
– Pas du tout. Aucun moyen.
On se met à plusieurs et on fabrique avec notre absence de moyens.
– C’est du fragile, alors ?
– C’est du solide. Pile les façons de faire qui échappent aux nomenclatures.
– Comme un poème…

Epel, septembre 2019, 132 pages, 10 €. Distribution Sodis. ISBN 978-2-35427-196-1

Les Nouveaux Cahiers pour la folie

Les Nouveaux Cahiers pour la folie sont nés d’un pari sur l’utopie. Dans une période où tout concourt à faire taire les voix de la folie, et jusque dans les milieux psychiatriques, cette revue reçoit joyeusement des contributions émanant de diverses personnes impliquées dans les différents bords de la folie: poèmes, dessins, lettres, photos, déclarations, protestations, propositions… Concrètement, y interviennent tant des personnes soignées en psychiatrie que des personnes ayant fonction de soignant, ou tout un chacun qui se sent concerné à quelque titre que ce soit.

Un dire atopique – Daniel Paul Schreber
Collectif ELP
EPEL 2013

Colloque organisé par l’École lacanienne les samedi 9 et dimanche 10 novembre 2013 à la Maison de l’Europe de Paris.

Daniel Paul Schreber, surtout connu grâce à ses Mémoires, est le patient (psychiatrique) le plus célèbre et le plus étudié par… les psychanalystes. D’autres, cependant, ont commenté ce texte, en l’inscrivant dans divers champs : psychiatrie, anthropologie, philosophie, politique, théologie. Son dire aurait-il, aujourd’hui encore, glissé entre les mailles des filets où l’on avait pu estimer l’avoir accueilli ? Leur multiplicité elle-même paraît bien l’indiquer.

Aucun des écrits publiés depuis des lustres à son propos n’a mis fin à cette sorte d’impérieuse nécessité qui pousse ici et là certains à y revenir encore et encore. Ainsi, et pour s’en tenir à ces dernières années, peut-on mentionner trois ouvrages : Le Fou impur (de Roberto Calasso, en 2000), Schreber Président (collectif, en 2006) et Schreber théologien (de Jean Allouch, en 2013), sans pour autant oublier le film Memoirs of My Nervous Illness, réalisé en 2006 par Julian P. Hobbs et toujours pas distribué en salles (ce colloque sera une première occasion de le visionner).

Quel statut accorder à ce dire schrébérien jamais tombé dans l’oubli ? Où donc peut-il prendre place ? En existe-t-il même une qui convienne à ce qu’il fait savoir ? Traverse-t-il les disciplines établies au point qu’aucune n’est en mesure de le recevoir en le classant dans une série (de cas, de mémoires, de témoignages, de pensées, etc.) ? Si atopie il y a, qu’indique-t-elle concernant le statut même du dire ? Et, plus en amont encore, les Mémoires vérifient-elles l’assertion : « Qu’on dise reste oublié derrière ce qui se dit dans ce qui s’entend » (Jacques Lacan, L’étourdit, 1973) ?

Suivre ce lien pour télécharger gratuitement les actes du colloque au format PDF.

Lacan – La scène
Patrick Chambon
EPEL 2012 / ISBN n° 978-2-35427-024-7 / 176 p. / 25 euros.

Patrick Chambon dessine la voix de Lacan : ses tons, ses intensités, ses silences, son rythme.

Voici comme une porte ouverte à tous ceux, nombreux, qui n’ont pas assisté au séminaire de Lacan et qui entrevoient cependant que quelque chose se perd à la seule lecture des diverses transcriptions de ses propos.

Visualiser une si singulière énonciation, on ne pensait pas cela réalisable, on n’en envisageait même pas la possibilité. Cent soixante-seize pages d’un noir et blanc somptueux.
À lire à ce propos
L’intervention de Danielle Arnoux lors de la journée de mai 2014 consacrée à Mascarades Masculines de Maud Gleason (traduit chez Epel en 2013) intitulée « Lacan orateur » , qui fait aussi la part belle au propre ouvrage de Patrick Chambon.