Et Schreber apaisé…

« Le délire est une tentative de guérison. » Ce poncif néglige toutes les fois où il n’en est rien…
C’est une autre et heuristique leçon que nous livre le parcours subjectivant de Schreber… »*

J. Allouch

Schreber a écrit…

    Il a écrit ses Mémorables, seul texte à être parfois retenu alors que dans le même temps il a écrit deux textes juridiques souvent négligés: un article sur l’hospitalisation sous contrainte des personnes jugées aliénées, puis un recours en appel adressé à la Cour. L’adresse de son écriture est plurielle: sa femme, les savants en choses des nerfs, les théologiens, les psychiatres, lui-même … et la Cour d’appel. Pour cette adresse plurielle, il prend appui de plusieurs langues: la «  langue de fond » et la langue théologienne, le récit circonstancié de ses «  vicissitudes personnelles », la langue du droit convoquée contre celle des psychiatres. Comment leur tressage dans l’écriture a-t-il participé à la « prodigieuse construction » qui lui a permis, après le temps d’effondrement, de se tenir à nouveau debout ? Quelle fonction l’écrit y a-t-il supporté ?

Annie Tardits

Annie Tardits pratique la psychanalyse à Paris.

Bibliographie

Daniel Paul Schreber, Mémoires d’un névropathe, Seuil, coll. Points, Paris, 1975.

Sigmund Freud, Le président Schreber, Un cas de paranoïa, Payot, trad. Olivier Mannoni.

Jacques Lacan, Séminaire III. Les psychoses, Paris, Seuil, et version calligraphiée, bibliothèque de l’ELP, ecole-lacanienne.net

Jacques Lacan, Ecrits, D’une question préliminaire à tout traitement possible de la psychose, Ed. Du Seuil, Paris, 1966.

*Jean Allouch, extrait de « Schreber a pesé apaisé » (jeanallouch.com)

Illustration. Schreber Inédit. Seuil, Paris, 1986. p. 115.

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