Après «Les Aveux de la chair». Généalogie du sujet, généalogie de la psychanalyse chez Michel Foucault

Généalogie veut dire que je mène l’analyse
à partir d’une question présente.

MICHEL FOUCAULT[1]

Rendre raison de l’érotique, attraper erôs dans le filet du logos, l’Occident n’a pas attendu la psychanalyse pour s’y employer. Le rapport sexuel, le choix de tel ou tel partenaire, la libido, le dire vrai, le désir, le plaisir, le rapport de soi à soi en tant qu’il exige d’en passer par un autre, l’hétéronomie, la vérité, l’amour, la composition de la psuchê en différentes instances ont été autant d’objets de questionnements soutenus.

Signée Michel Foucault, une œuvre d’une ampleur impressionnante a revisité ces thématiques fort anciennes et a ainsi décrit ce qu’il a dénommé une « généalogie du sujet » : quatre volumes, de son « Histoire de la sexualité » (parus de 1976 à 2018), plusieurs cours au Collège de France, parmi lesquels on distinguera L’Herméneutique du sujet (2001), Le Pouvoir psychiatrique (2003) et les Leçons sur la volonté de savoir (2011), à quoi s’ajoutent de nombreux articles et entretiens.

La psychanalyse est concernée. En un mot, ses racines plongent bien au-delà du moment (Vienne fin de siècle) et des disciplines (la neurologie, la psychiatrie) généralement élus pour être au départ de son histoire.

Plusieurs questions s’ensuivent que ce colloque se propose d’aborder. La généalogie du sujet se compose-t-elle en un ensemble cohérent et quelle en serait la pointe ? À quelles transformations de leur exercice et de leur doctrine les psychanalystes sont-ils ainsi invités à procéder et à quel prix ? Entre autres : la psychanalyse peut-elle faire place au sexe en se dispensant de la sexualité ?

En arrière-fond, un questionnement de la folie jamais délaissé, cela dès l’Histoire de la folie à l’âge classique (1961). Foucault en dit la raison :

« J’ai l’impression, si vous voulez, très fondamentalement, qu’en nous la possibilité de parler, la possibilité d’être fou sont contemporaines, et comme jumelles, qu’elles ouvrent sous nos pas la plus périlleuse, mais peut-être aussi la plus merveilleuse ou la plus insistante de nos libertés »  [2].

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Interviendront:

Jean Allouch
Thamy Ayouch
Sandra Boehringer
Fabrice Bourlez
Claude Calame
Raquel Capurro
Guy Casadamont
Franck Chaumon
Philippe Chevallier
Frédéric Gros
Laurie Laufer
Guy Le Gaufey
Daniele Lorenzini
George-Henri Melenotte
Bertrand Ogilvie
Gonzalo Percovich
Philippe Sabot
Violaine Sebillotte Cuchet
Annie Tardits
Sara Vassallo
Pierre Vesperini
Mayette Viltard

[1] Michel Foucault, « Le souci de la vérité » (mai 1984), Dits et écrits, t. IV, n° 350.

[2] Émission radiophonique « La folie en fête » (février 1963), archives IMEC : fonds Michel Foucault, doc. 41, cité par P. Artières, J.-F. Bert, Un succès philosophique. L’Histoire de la folie à l’âge classique de Michel Foucault, Caen, PUC, 2011, p. 179.