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Atelier Voix Haute/Voix basse : Pour Leopoldo María Panero

Atelier


Dernière date

15 Juin 2020 - Nantes

«   Je vis dans le fantasme paranoïaque de la fin du monde et non seulement je ne veux pas en sortir mais je veux que les autres y entrent. Tous mes mots sont celui-là même qui s’abaisse en de multiples directions, le mot Fin, le mot qui est silence, dit de multiples façons. » 

         Leopoldo María Panero

L’œuvre  poétique de Leopoldo María Panero commence à sortir de l’enfouissement dans lequel elle s’est trouvée suite à la répression qui a suivi la guerre d’Espagne et à l’isolement qui alors régna de l’Espagne franquiste en Europe. Son destin d’habitant des asiles psychiatriques ne facilita pas non plus sa connaissance hors des milieux spécialisés. Mais c’est lui, qui écrivit ce vers :

« Je ne suis pas ce que je suis[1] »

 antithèse de la phrase de la Bible commentée par Lacan cité souvent par lui, qui va nous mener à cette question: ce qui s’écrit dans la cure psychanalytique existerait-il sans le poème qui la soutient ? Ainsi se meut la déraison du dispositif suivant qui doit permettre toutes les surprises :

Lire à haute voix ses vers libres. Laisser la voix du poète s’émanciper peu à peu et soutenir le dissensus qui fait lit du poème. Aimer et oublier les voix présentes, comme lui-même n’a laissé de lui que « fumée » sur la page. Arriver aux bords de l’absence et faire vivre la chair dans l’érotique que dévide le poème : selon Raquel Capurro, L. M. Panero écrit qu’il fit sien le vers de Mallarmé : « la destruction fut ma Béatrice ». Dans un court poème, Brillo en la mano, Une lueur dans la main, on peut lire aussi: « La folie c’est être absent/ fumée tout ce qui reste/ de moi sur la page qui n’existe pas / ma forme tombe au sol et libre de moi se meut/ le papier de pure absence[2] ».

En lisant ses écrits, en explorant des documents cinématographiques et des textes qui le concernent, en s’incluant dans le cercle de ceux qui sont tombés amoureux de ses poèmes, nous chercherons à faire un portrait, non de sa personne, mais de l’ acte d’écrire qu’il désigne ainsi : « llevar la locura al verso » « Il considère, écrit Raquel Capurro, que ce pari de « porter la folie au vers » traverse une réflexion de Deleuze sur l’art « qui ne consiste… qu’à se frotter à la folie, à se situer sur ses bords, à se jouer d’elle comme on joue avec le taureau, jeu dont on fait un art… : un métier dangereux, délicieusement dangereux. [3]»

Pour le bureau, Annie Guillon-Lévy,

L’atelier se tient aujourd’hui grâce au talent et à la grande curiosité du comédien et metteur en scène Yves Arcaix

Bibliographie

Leopoldo María Panero, Poesía completa, 1970-2000- et 2000-2010 Madrid, Visor de poesía.

Plusieurs œuvres de L M Panero sont traduites en français à Fissile éditions, parmi lesquelles Bonnes nouvelles du désastre et Mon cerveau est une rose.

Raquel Capurro, Leopoldo María Panero. La locura llevada al verso. TA EROTIKA. Me cayo el veinte. Mexico.

Raquel Capurro, « Desde el manicomio, un poeta » in revistanacate.com (Depuis l’asile, un poète). Et Cita Leopoldo María Panero –Jacques Lacan.  revistanacate.com (Revista de l’Ecole lacanienne de psychanalyse).

Marie-Claire Zimmermann, Dérision et déraison créatrice dans l’écriture de Leopoldo María Panero, L’âge d’or, Images dans le monde ibérique et latinoaméricain.

Illustration : Jean-Denis Bonan. Dessin tracé durant le tournage de son film à la clinique La Borde.

Jean-Denis Bonan a dessiné ces portraits décrivant clairement un rapport de pouvoir à La Borde, dans le cadre des discussions approfondies sur ce sujet qui y présidaient alors, tout en tournant un film : « C’était en hiver 1967, je tournais à La Borde un film que je terminerai 52 ans plus tard en 2019 (film que j’ai récemment intitulé : L’ÉCOLE DES FOUS). » JD Bonan

De la même époque que le dessin, il faut lire et regarder le livre magnifique de Jean-Denis Bonan (textes et de dessins), créé dans la filiation du surréalisme : Vie et mort de Balao, Paris, 2012.

Nous espérons projeter le film : L’Ecole des fous sur La Borde, à Nantes, au cours de l’année.

 

[1] Bonnes nouvelles du désastre, & autres poèmes (1980-2004), Des fous II, Montpellier, Editions Fissile,   2013, p 42.

[2] Obras completas, 1970-2000, Madrid, Visor de poesía. p. 401. Et Peter Punk ou Contre l’Espagne, Montpellier, Editions Fissile, p. 47.

[3] Cité par Raquel Capurro, dans « Desde el manicomio, un poeta » in revistanacate.com (Depuis l’asile, un poète).

Toutes les dates


  • 7 Octobre 2019

    18 Novembre 2019

    16 Décembre 2019

  • 20 Janvier 2020

    3 Février 2020

    6 Avril 2020

  • 18 Mai 2020

    15 Juin 2020

INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES


Nos ateliers sont reportés à une date ultérieure.

 

Voix haute/Voix basse

se tiendra les lundis 7 octobre 2019, 18 novembre, 16 décembre, 20 janvier 2020, 3 février, 16 mars, 6 avril, 18 mai, 15 juin 2020.

A Nantes, Maison des associations, 42 rue des Hauts-pavés, salle C, au fond de la cour d’accueil, chemin à droite, à 20h 30.

Participation aux frais.

Site web :    Ecole-lacanienne.net 

S’inscrire à cette adresse : ELPsychanalyseNantes@free.fr