Bookanalyse sur « L’effet Ménines. Foucault, Lacan, Picasso, Leroy »
Bookanalyse
Prochaine date
14 Décembre 2024 - Paris
Discutants :
Francisco Alsina
Catherine Franceschi
Yan Pélissier
Jean-Louis Sous
Toutes les dates
-
14 Décembre 2024
Argument
BOOKANALYSE
L’effet Ménines. Foucault, Lacan, Picasso, Leroy
de George-Henri Melenotte
Dans L’effet Ménines. Foucault, Lacan, Picasso, Leroy, George-Henri Melenotte cherche à « percer le caractère énigmatique de ce que serait une image en elle-même » dont parle Jean Allouch. Il centre pour cela son attention sur le tableau de Velázquez à partir des commentaires qu’en ont fait Foucault puis Lacan, avant de s’intéresser aux multiples variations produites par Picasso ou Leroy. C’est « l’effet Ménines », qui à sa pointe ultime efface les personnages du tableau et montre l’espace vide de l’atelier. Il poursuit avec Louis Marin, pour qui les personnages sont « les formes figurées de l’irreprésentable. », ce qui amène l’auteur à proposer que « Les Ménines ne montrent jamais que les figures d’une image neutre. »
C’est dans « L’altérité littérale », postface à la réédition de Lettre pour lettre (Paris, Epel, 2021), que Jean Allouch avance cette notion d’image en elle-même. Il commence par en rabattre sur le statut d’écrit donné à l’image qu’il avait tant mis en avant dans Lettre pour lettre : « La puissance de rêver se déploie bien au-delà d’une organisation en rébus » note-t-il, citant Georges Didi-Huberman. Faisant avec ce dernier et Foucault un pas de plus, il avance que l’image ne tire pas sa prégnance que de l’objet. Il souligne que l’invention par Lacan de l’objet petit a et sa focalisation sur cet objet comme donnant, derrière elle, sa prégnance à l’image — ce que l’algèbre lacanienne écrit i(a) — ne lui ont pas permis de prendre acte de la puissance de l’image en elle-même et donc du bouleversement de la peinture moderne délaissant l’image de l’objet. L’accent porté par Lacan sur l’objet regard aurait ainsi, d’après lui, fait tourner court son analyse sur la peinture. Jean Allouch conclut alors sa postface par une leçon pour l’acte analytique en tirant un parallèle entre celui-ci et l’acte de peindre. S’appuyant sur Kandinsky, il avance que de même que celui-ci n’avait atteint le spirituel en art qu’en délaissant toute tentative de peindre l’objet, qu’en ayant saisi que l’objet était un obstacle à l’acte de peindre, de même la focalisation de l’analyste sur l’objet a est un obstacle à l’acte analytique, à son bouclage.
Dans L’effet Ménines George-Henri Melenotte s’écarte, lui, du parallèle tiré par Jean Allouch entre l’acte de peindre et l’acte analytique. Il propose que cet abandon de l’objet dans la peinture moderne ne fait pas que nous rendre sensible à la dimension d’un même mouvement de délaissement de l’objet dans l’acte analytique, mais que, fil conducteur de son livre, c’est radicalement l’image qui adopterait un nouveau statut en fin d’analyse. Nous lui demanderons ce qui lui permet de faire ce saut. Comment faut-il entendre qu’une image en elle-même, neutre, puisse qualifier la fin du parcours analytique ? La fin d’un objet pulsionnel qui soutiendrait son plus-de jouir ? Peut-on, dès lors, démembrer le mathème i(a) qui se lit, justement, tout à la fois comme représentation spéculaire et comme Triebrepresentanz ainsi que Lacan le soutient dans son interprétation des Ménines par le retournement du tableau ?
Samedi 14 décembre 2024
15h à 17h
Participation souhaitée 10 €
Discutants :
Francisco Alsina
Catherine Franceschi
Yan Pélissier
Jean-Louis Sous
École lacanienne de psychanalyse
212 avenue du Maine, 75014 Paris
Code 926B5, interphone 46 / 2ème étage droite
Crédits de l’image : Les Ménines, José Manuel Ballester, 318 × 276 cm.