Lire les deux analytiques du sexe dans les travaux de Jean Allouch
Atelier
Dernière date
15 Mars 2017 - Strasbourg
animé par George-Henri Melenotte
Les réunions auront lieu à Strasbourg, au 12 rue Kuhn, à la salle du 3è étage, de 20 heures à 22 heures.
Contribution : 50 euros (25 euros étudiants)
Illustration : Gerhard Richter, Betty, 1977.
Toutes les dates
-
9 Novembre 2016
23 Novembre 2016
7 Décembre 2016
-
11 Janvier 2017
25 Janvier 2017
8 Février 2017
-
1 Mars 2017
15 Mars 2017
Argument
Nous voilà en période de rentrée et nombreux sont parmi nous ceux qui s’affairent déjà dans leurs tâches accaparantes. Le moment est venu de vous proposer une continuation à notre travail sous la forme d’un atelier qui fonctionnera selon les mêmes principes que ceux des années antérieures.
Il m’a paru nécessaire de prendre le temps de fixer un programme pour nos huit réunions (vous trouverez le calendrier dans l’argument joint, cliquez ici).
Le thème choisi demande une légère explication. L’élaboration de Jean Allouch a toujours été importante et ce, depuis de nombreuses années. On peut les résumer dans la formule un peu passe-partout de la problématisation de Lacan, et de Freud aussi. Toutefois, ses travaux récents demandent une attention particulière car ils témoignent d’une avancée susceptible de surprendre. Déjà, lors de sa venue, à Strasbourg, l’année dernière, celles ou ceux qui étaient présents se souviennent de sa proposition de distinguer deux analytiques du sexe. Cette formule n’a pas paru claire à certains et n’a pas suscité une attention particulière. Pourtant, il s’agissait là de sa part d’une avancée qui l’amenait à modifier sa position vis-à-vis de Lacan. Sa formule « la psychanalyse sera foucaldienne ou ne sera pas » avait déjà marqué une inflexion importante dans son travail. Cette fois-ci, en proposant deux analytiques du sexe qui cohabitent, un pas sérieux est fait vis-à-vis de la tradition post lacanienne dans laquelle nous vivons, qui nous oblige à sortir du quant-à-soi du simple commentaire critique.
C’est là un tout petit pas qui a valeur de secousse sismique auquel nous devons nous montrer attentifs sous peine de rater le coche, ou plus grave de nous en emparer en le déformant, ou pire de l’ignorer.
C’est donc le propos de l’atelier de cette année que de nous attacher aux textes qu’il a pu écrire ces derniers temps de façon à éclairer notre lanterne devant le surgissement d’une innovation qui secoue les plis tout droits venus de la tradition post lacanienne et post freudienne qui se donnait comme indépassable.
Quand surgit, dans un appareil « théorique » ou « conceptuel » aussi lourd que celui avancé depuis la parution de la Traumdeutung, les révolutions dans le champ freudien ont été peu nombreuses. Le parcours de Lacan en témoigne, elles se sont toujours traduites par des drames ponctués par des scissions. Trop souvent est apparu à cette occasion à quel point il nous était difficile de nous prononcer sur un événement susceptible de modifier notre façon de pratiquer l’analyse.
L’idée que je vous propose est la suivante : nous informer et étudier les propositions nouvelles qu’Allouch fait de façon à ce que nous puissions nous former en raison un jugement critique sur ce qui apparaît là. La tâche est considérable et l’on peut douter qu’un simple atelier suffise pour nous permettre de mener au bout cette entreprise. C’est là une occasion à saisir pour ne pas réduire notre réaction devant cette nouveauté à un simple esprit de suivisme ou d’enthousiasme niais.
Dans la première séance de l’atelier, prévue pour le 9 novembre, je vous propose de nous attacher à quelques premiers éléments qu’Allouch fournit dans L’Autresexe pour que nous puissions explorer les premières clés qui l’ont amené à sa proposition.
D’ores et déjà, je vous invite à lire, dans L’Autresexe, les passages consacrés à la question du vrai trou qui forment le nexus de sa trouvaille.
Si la psychanalyse n’est pas une science, nous n’aurons pas que l’exercice de notre pratique pour lire ses propositions. Les lectures, crayon à la main, devraient nous aider à prendre appui sur ces textes afin de prendre connaissance de la tenue, de façon aussi exacte que possible, de la différenciation des deux analytiques.
Le créneau est ouvert, il est tout frais. Très vite, il se refermera et les questions nouvelles émergées risqueront de se régler sur le mode de l’opposition traditionnelle, dès lors qu’il y a une innovation, entre les classiques et les modernes.
George-Henri Melenotte