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Soirée/débat – Nantes – 2017-2018

Soirée/débat


Dernière date

5 Décembre 2017 - Nantes

Salomé

                      Oscar Wilde & Richard Strauss

         Conversation avec Rodolfo Marcos-Turnbull

 

à 20 h 30

Maison des syndicats

Salle F, 1, place de l’État, Île de Nantes

Image : Salomé .Angela Denoke. Covent Garden.

Participation aux frais libre.

 

My Salome is a mystic, the sister of Salambo,

a Sainte Thérèse who worships the moon.

 

C’est en découvrant le genre dramatique, qu’Oscar Wilde put confirmer sa passion d‘écrivain. Même si, comme homme de lettres, il s’intéressait et cultivait tous les genres, le théâtre signifia pour lui « le lieu de rencontre de l‘art et de la vie », comme il le signala à une correspondante en 1883.

On sait qu‘il se sentait plus à l‘aise dans la comédie. Ses grands succès publics furent des comédies de mœurs (society plays). Il n’en eut pas tant en abordant la tragédie, exception faite de son drame biblique, Salomé, même s’il ne put être joué en Grande-Bretagne à cause d‘une loi ancienne et dépassée qui empêchait la représentation d‘œuvres où paraissaient des personnages bibliques.

Mais il y avait la France et, parmi les auteurs les plus admirés de Wilde, qui avaient écrit sur le même thème, beaucoup étaient français: Flaubert, Moreau, Mallarmé, parmi de nombreux autres; et puis, il y avait aussi ceux qui fréquentaient le salon de ce dernier qui lurent, « corrigèrent »  et éditèrent la tragédie. Wilde choisit de l‘écrire directement en français et de la donner à lire à Retté, Merrill et à ses élèves, Pierre Louys  et Marcel Schwob… et bien entendu, André Gide. Supposément écrite pour Sarah Bernard, suite à une demande qu‘elle lui aurait faite, la pièce entraîna, entre autres choses, une déclaration personnelle de Wilde quant au rôle du français et de la France dans la vie, dans sa vie; dans la culture et dans sa propre folie devant l‘idée de la beauté : un jour, il déclara qu‘il n‘existait que deux langues au monde: le grec et le français.

À la suite de l‘ordalie qu’il subit, abandonné de presque tous et soumis à la pauvreté et à l‘ignominie dans une société victorienne qui le dénonça et l’exclut, Wilde se réfugia en France et décida d‘aller à Paris, pour finalement y mourir en octobre 1900.

Peu de temps après, on réhabilita Wilde en tant qu’écrivain: plus surprenant encore, un intérêt très particulier pour sa Salomé se développa en Europe

Un jeune acteur et directeur de théâtre allemand sut se saisir d‘une traduction en allemand de Hedwig Lachmann, faite précisément  à partir de la traduction anglaise, réalisée par Lord Alfred Douglas, Bosie, qui aurait été amant de Wilde.

Reinhardt organisait à Berlin (où existait la même prohibition qu‘en Grande-Bretagne) de petites réunions privées, à la manière de ce qui allait ensuite devenir le Cabaret berlinois des années 20, dans un salon appelé « Schall un Rauch », dans l‘Hôtel Arnim. A la première, qui eut lieu le 15 novembre 1902, assistait Richard Strauss. Il fut impressionné par le texte, la représentation, et la musique incidente (de Max Marshalk y Friedrich Berman). En sortant, il rencontra le violoncelliste Heinrich Grünfeld qui lui dit: «  Strauss, il y a sûrement ici un thème pour    un opéra ! », ce à quoi le compositeur lui répondit: «  je suis déjà en train de le composer. »

En trois ans, il l‘avait terminé, et son opéra éponyme fut joué, pour la première fois, le 9 décembre 1905 à l‘Opéra de Dresde. Cette création fut suivie par de nombreuses mises en scène et  représentations à travers toute l‘Europe.

La Salomé de Wilde, dont la richesse admet des lectures nombreuses, fut dès sa parution, et encore ensuite, durement critiquée, surtout à Londres, pour un détail qui aujourd’hui paraît absurde. Il s‘agissait, prétendaient les critiques furieux, d’un « plagiat » d‘autres œuvres qui traitaient du même thème, surtout d’Herodias de Flaubert et, pire encore, ils avançaient que Wilde écrivait dans un français de pacotille, bien que Gide affirmât qu’il était admirable. On peut noter que ces critiques concernent des aspects de fond ou de forme qui maintenant paraissent encore plus absurdes et jouent seulement un rôle d’écran. C’était une façon d‘éviter ce qui en vérité les rongeait: la peur devant les innombrables propositions de Wilde au sujet de quantité d’aspects de la vie courante et contemporaine: de la sexualité, mais aussi et surtout, de l‘amour, du sacré, de la religion, du pouvoir, de la femme, de la richesse matérielle, de l‘institution du mariage, du pouvoir des uns sur les autres, des nationalismes… y compris de l‘homosexualité de Wilde ( qui devenait notoire suite au jugement qui l’amena en prison, et peut-être à la mort).

La lecture que je propose [1] suit pas à pas ce vers quoi tend cette pièce de théâtre fondamentale, surtout au regard du désir, de la force irrépressible avec laquelle il fait irruption en Salomé et même en l‘homme le plus vénérable de la terre, et surtout, elle s‘attache à la façon dont Wilde  condamne celui qui par peur s‘y soustrait – mais aussi, celui qui ne se dérobe pas à sa force vitale et mortelle : paradoxale donc. Il n‘y a pas un seul harcèlement qui soit garanti de succès, pas plus qu‘un           «  céder devant le désir »  qui puisse garantir paix, tranquillité, bonheur, ni la supposée ultime recherche de l‘homme: le bien.

On propose un travail qui, à partir de la projection de Salomé de Richard Strauss, nous permette de réfléchir sur tout ce que Wilde a pu et peut encore transmettre dans une petite grande pièce d’un acte, devenue aussi un grand opéra.

On projettera une version de l’opéra faite pour la télévision en 1976 [2]. Il s’agit, plus que d’un opéra filmé, d’un film de l’opéra. Comme pour chaque film, l’on dut s’arrêter pour faire d’autres prises, corriger des « erreurs », etc., ce qui requit des efforts notables de la part des interprètes, surtout des chanteurs. La mise en scène revint à Götz Friedrich avec, dans le rôle-titre Teresa Stratas ; la distribution se répartissait ainsi : Hans Beirer dans le rôle d’Hérode, Astrid Varnay dans celui d’Herodias, Bernd Weikl en tant que Jokanaan, Wieslaw Orchman, Narraboth et Hanna Schwarz dans le rôle du page.

La direction musicale est de Karl Böhm face à la Philarmonie de Vienne.

Rodolfo Marcos Turnbull,

Traduction A. G. L

[1] Rodolfo Marcos–Turnbull, Oscar Wilde, Aimer jusqu’à déchoir, tr. Julia Nuñez Aguerre, Epel, Paris, 2016, spécialement, le chapitre II, Posing as… p. 75-90.

[2] Strauss, Salome, DVD, video Unitel Classical, Deutsche Grammophon Gmbh, Hamburg, 1974.

 

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  • 5 Décembre 2017

Argument


Salomé

My Salome is a mystic, the sister of Salammbo, 

a Sainte Thèrese who worships the moon.

Cuando “descubrió” el género dramático, Oscar Wilde localizó su pasión literaria. Si bien como homme de lettres le interesaban —y cultivaba— todos los géneros, el drama significó para él “el lugar de encuentro del arte y la vida”, como lo señaló a una corresponsal en 1883.

El subgénero en el que se sintió más cómodo fue, como se sabe, el de la comedia. Sus grandes éxitos de público fueron sus comedias de sociedad (society plays). Su incursión en la tragedia no fue tan exitosa, con una excepción: su drama bíblico Salomé, mismo que, debido a una vieja y anticuada ley que impedía la representación en Gran Bretaña de obras donde aparecieran personajes bíblicos, no pudo ser puesta en escena allí.

Pero estaba Francia, y muchas de las grandes admiraciones de Wilde  que habían escrito sobre el tema eran francesas: Flaubert, Moreau, Mallarmé, entre muchos otros; y luego también estaban los  que acudían al salón de este último y que leyeron, “corrigieron” y editaron la tragedia. Wilde eligió escribirla directamente en francés y darla a a la lectura de Retté, Merrill, y sus “discípulos” Pierre Louÿs y Marcel Schwob…  y, desde luego, André Gide.

Supuestamente escrita “para” Sarah Bernhardt como respuesta a una petición de ella misma, la pieza implicó, entre otras cosas, un statement personal de Wilde respecto al papel de Francia y del francés en la vida y en su vida; en la cultura y en su propio enajenamiento ante su idea de belleza: alguna vez declaró que sólo existían dos lenguas en el mundo: griego y francés.

Después de su ordalía, abandonado por muchos y sumido en la pobreza y la ignominia de una sociedad victoriana que lo señaló y lo excluyó, Wilde se refugió en Francia y decidió ir a morirse a París en octubre de 1900.

Poco tiempo después, comenzó su recate como escritor: más sorprendente aún, se despertó un interés muy particular en Europa por su Salomé. Un joven actor y director teatral alemán, Max Reinhardt pudo hacerse de una traducción alemana, de Hedwig Lachmann, hecha desde la propia traducción al inglés, realizada por Lord Alfred Douglas, Bosie, quien fuera amante de Wilde. Reinhardt organizaba en Berlín (donde existía la misma prohibición que en Gran Bretaña) pequeñas reuniones privadas, a la manera de lo que después devendría el Cabaret berlinés de los años 20, en un salón adecuadamente llamado “Schall un Rauch” (sinsentido) dentro del Hotel Arnim. A una de esas representaciones, la prèmiere, que se llevó a cabo el 15 de noviembre de 1902, asistió Richard Strauss.

Quedó impresionado con el texto, la representación, su teatralidad y su música incidental (de Max Marshalk y Friedrich Berman). Al salir, se encontró con el cellista Heinrich Grünfeld que le dijo: “¡Strauss, seguramente he ahí un tema para una ópera!”, a lo que el compositor le contestó: “Ya la estoy componiendo”. En tres años la había terminado, y se estrenó su ópera epónima el 9 de diciembre de 1905 en la Dresdner Hofoper. A este estreno siguieron muchas puestas en escena y representaciones por toda Europa y hasta la fecha, que se ha convertido en parte del repertorio clásico.

La Salomé de Wilde, de una riqueza vastísima que admite numerosas lecturas, fue en su momento y aun después, duramente criticada, sobre todo en Londres, por un detalle que ahora parece absurdo: se trataba, decían los furibundos críticos, de un “plagio” de otras obras que tocaban el tema, en especial, de la Hérodias de Flaubert; y, peor aún,  que el francés de Wilde era de “baratija”, aunque Gide decía que el francés de Wilde era admirable.  Se puede notar que esas críticas atienden a aspectos de fondo y formales que ahora parecen aún más absurdos, y sólo cumplían función de pantalla. Era la manera de evitar lo que verdaderamente les corroía: el miedo ante las innumerables propuestas que Wilde efectuaba respecto a muchos aspectos de la vida corriente y actual: la sexualidad, pero también y desde luego, al amor, a lo sagrado, a la religión, al poder, a “la” mujer, a la muerte, a la riqueza material, a la institución matrimonial, al poder de unos sobre otros, a los nacionalismos… incluso, a la homosexualidad de Wilde (que apenas se había hecho notoria a raíz del juicio que lo llevó a prisión y, eventualmente, a su muerte).

La lectura que propongo [1] sigue los pasos hacia lo que esta pieza fundamental nos apunta, sobre todo respecto al deseo, a la fuerza irremediable  con que irrumpe en el más venerable de los varones sobre la tierra, y sobre las maneras como Wilde condena a quien se arredra —pero también, ojo, a quien no se arredra— ante su fuerza vital y mortal: paradójica, pues. No hay una sola persecución “segura” ni tampoco una cesión ante el deseo que pueda garantizar paz, tranquilidad, felicidad y la supuesta última búsqueda del hombre: el bien.

Se propone un trabajo que, a partir de la proyección de la ópera Salomé de Richard Strauss, nos permita reflexionar sobre todo lo que Wilde pudo y puede aún transmitir en una pequeña gran pieza de un acto devenida también una gran ópera.

Se proyectará la puesta en escena de una versión que se hizo para la televisión en 1976 [2]. Se trata, más que de una ópera filmada, de una película de la ópera. Como cualquier filme, se detuvo para repetir escenas, tener otras tomas, corregir “errores”, etc. lo que demandó un esfuerzo notable de los intérpretes, en especial los cantantes. La puesta en escena estuvo a cargo de Götz Friedrich y el elenco estuvo encabezado por Teresa Stratas en el papel de Salomé; incluyó a Hans Beirer como Herodes, Astrid Varnay como Herodias, Bernd Weikl como Jokanaan, Wieslaw Orchman como Narraboth y Hanna Schwarz como Page.

La dirección musical es de Karl Böhm al frente de la Filarmónica de Viena.

[1] Rodolfo Marcos–Turnbull, Oscar Wilde, Aimer jusqu’à déchoir, tr. Julia Nuñez Aguerre, Epel, Paris, 2016, en especial, el Capítulo II, Posing as… pp. 75-90.

[2] Strauss, Salome, DVD, video Unitel Classical, Deutsche Grammophon Gmbh, Hamburg, 1974.

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