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Une épique folie

Journées d’étude


Dernière date

25 Mai 2024 - Saint-Denis

Journée d’étude en présence de Guy Casadamont avec des interventions par :
– Benjamin Lévy
– Viviane Dubol
– Clément Jallade
– Marie-Hélène Devoisin
– Annick Allaigre

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  • 25 Mai 2024

Argument


Une épique folie

 

Journée d’étude proposée par l’École lacanienne de psychanalyse
en présence de Guy Casadamont

 

le 25 mai 2024 à partir de 9h30
à l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis

 

La publication de L’épopée Nozière de Guy Casadamont aux éditions Epel, en 2022, trouve sa place dans la collection des « monographies cliniques ». Cette fabrique du cas de Violette Nozière est effectuée dans sa singularité et située dans le contexte politique, social et culturel des « années folles ». Les documents biographiques, artistiques, littéraires, journalistiques, juridiques, psychiatriques dessinent un vaste paysage textuel. Selon la méthode de la translittération, congruente à la psychanalyse, surgit alors un autre texte qui poursuit le récit de ce drame qui passionna la France en 1933 et après. Encore aujourd’hui le cas de Violette Nozière continue à interroger le social tout autant que la psychanalyse.

Pour être libre et vivre ses rêves de jeune femme dans l’incandescence du Paris nocturne et diurne des années 30, Violette n’a pu quitter autrement que violemment le petit appartement du 9 rue de Madagascar à Paris où une vie domestique et scolaire lui était imposée. Très tôt, appelée par le dehors, elle ne trouva pas d’autres solutions que celle d’empoisonner ses parents – sa mère aussi ? Elle s’y prit à deux reprises, son père en mourra. Si l’effectuation des sauts épiques, en mars et en août 1933 et le franchissement de limites à haut risque se déroulèrent sur un peu plus de 8 mois, le « passage du crime », lui, eut lieu dans la nuit du lundi 21 août peu avant minuit.

Les médecins psychiatres la considèrent comme pleinement responsable de ses actes. C’est donc à mort que la cour d’assises la condamne le 12 octobre 1934. Et pourtant le président de la République, Albert Lebrun, commue sa peine en travaux forcés à perpétuité en décembre 1934.

En raison d’une conduite exemplaire, influencé par l’église, Philippe Pétain réduit sa peine à 12 ans, avec effet rétroactif. Libérée en 1945, elle se marie et donnera naissance à cinq enfants. Avec sa mère, liées par un amour Verliebtheit (un amour passion) et le secret de leur passé, ensemble, elles firent famille.

Dès 1933, les surréalistes en firent une icône d’Eros rebelle à l’ordre familial porteur d’inceste. Comme autant d’inventions de la Femme, les Années Folles forgèrent des images inédites comme celle de la « Femme libre sur Bugatti », incarnation de la femme ayant conquis sa liberté. Violette, concernée, fut prise par la puissance de ces images. Pendant la journée d’étude, une exposition en présentera quelques-unes.

Marguerite Anzieu, Christine et Lea Papin, Violette Nozière, femmes contemporaines, se trouvent désormais, parmi d’autres, dans les monographies du champ freudien où leurs actes de folie font enseignement. Dans le sillage des Nouvelles remarques sur le passage à l’acte de Jean Allouch, L’épopée Nozière propose à son tour de franchir le pas d’une clinique analytique radicalement singulière, autrement dit sans nosographie. Elle n’est pas sans recouper la distinction des « deux analytiques du sexe ».

 

Programme

9h30 Accueil des participants

10h Présidence : Catherine Franceschi
Benjamin Lévy : L’épopée Nozière, une épique monographie
Viviane Dubol : Le saut épique, un jaillissement dans la clinique de l’acte
Clément Jallade : L’incendiaire Violette Nozière au « passage du crime »

14h30 Présidence : Éliane Sokol
Marie-Hélène Devoisin : Un exercice spirituel envers et contre tout
Annick Allaigre : La marque Violette

16h30 Discussion avec le public

 

Participation aux frais : libre

Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, Maison de l’étudiant, La Coupole, 2 rue de la Liberté, 93526, St Denis.

Métro ligne 13- Saint Denis Université.

 

Crédits de la plaquette : Plaquette réalisée par Victor Soulié d’après la photo : hebdomadaire Détective, n°310, 4 octobre 1934.