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L’odeur de Mayotte. Une clinique des frontières


Latest date

4 February 2023 - Paris

Francisco Alsina, Inés Crespo, Laurent Gillette et Yan Pélissier

All dates


  • 4 February 2023

Argument


En raison de la grève du jeudi 19 janvier prochain,
la rencontre Bookanalyse avec Patricia Janody
est reportée au
SAMEDI 4 FÉVRIER à 16h
au local de l’École lacanienne : 212 av. du Maine, 75014, Paris.

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Bookanalyse
invite Patricia Janody pour

 

L’odeur de Mayotte
Une clinique des frontières
Éditions EPEL

 

L’image du fou et l’organisation asilaire sont en fait étrangement parallèles
à l’image que le colonisateur se faisait du colonisé et
aux modalités du fonctionnement des institutions
qu’il crée pour l’encadrer.
Danielle Storper-Perez, La folie colonisée

 

Avec L’odeur de Mayotte. Une clinique des frontières, Patricia Janody nous amène dans une terre lointaine, un ensemble d’îles, les Comores, découpé par les conflits et par l’intervention intéressée d’une nation étrangère, la France, qui y a institué des frontières. On apprend, effarés, comment un système de nomination traditionnel est mis à mal par la violence des re-nominations colonisantes, nous rappelant qu’un territoire n’est occupé qu’à force d’effacer les traces que d’autres y avaient laissées. Ici, on touche à l’effet que produit un geste, être lavé par quelqu’un, et à la réinstauration d’un lien grâce à une parole qui trouve à s’adresser. Là, on découvre une version du deuil qui nous déroute mais qui enseigne ce qu’un praticien peut faire à l’occasion : écouter… entre plusieurs langues une souffrance enracinée dans le démembrement du territoire. Ailleurs encore, à rebours de l’aseptisation hospitalière de la psychiatrie métropolitaine, comment un délire peut exprimer l’indicible à perdre son nom, ses droits. Pour l’auteure, son expérience à Mayotte fait saillir la façon dont les symptômes individuels s’ancrent dans la réalité du symptôme social.

Dans un cheminement où le symptôme est à la fois balise et propos, Patricia Janody avance le « travail du symptôme » non pas comme concept mais comme outil. Ce travail ne relevant pour elle « pas tant d’un mouvement introspectif que d’une jonction de traces demeurées jusque-là isolées » et permettant « une saisie de ce qui fait trouble identitaire : tout à la fois portant préjudice au porteur du symptôme et lui offrant potentiellement un levier d’action. » Alors :

– Si le travail du rêve, Traumarbeit, relève d’un dispositif précis chez Freud, qu’en est-il de ce travail du symptôme ? Dans quelles conditions se fait-il ?

– De sa position entre psychiatrie et psychanalyse l’auteure promeut abondamment le terme de clinique, « orientation clinique », « oubli clinique », « écriture clinique ». Cette insistance s’explique-t-elle par son geste, sans cesse renouvelé, de réappropriation du terme de symptôme à la psychiatrie ?

– Travail du symptôme et non pas des symptômes, ce déterminant partitif « du » qui soude avec persistance travail et symptôme tout au long de l’ouvrage ne risque-t-il pas de faire glisser de l’outil au concept en remettant de l’universel dans le particulier ?

 

Samedi 4 février à 16h00
au local de l’École lacanienne de psychanalyse
212 avenue du Maine, 75014 Paris (métro Alésia)
Digicode 358A1, interphone 46, 2ème étage
Entrée libre

 

Crédits de l’image : Œuvre de l’artiste anjouanais Mouhtar figurant les Comores sans Mayotte